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En 2025, le monde de l’audit interne se réinvente avec l’entrée en vigueur, le 9 janvier, de nouvelles normes professionnelles. Ces nouvelles règles devront être mises en place par toutes les fonctions d’audit interne et modifient profondément le rôle et les missions des auditeurs. L’audit externe, lui, n’est pas concerné. L’objectif ? Être en harmonie avec les défis actuels et les nouvelles attentes croissantes des organisations. 

Une évolution structurelle  

L’un des changements les plus significatifs concerne la suppression des anciennes normes de qualification (1000 à 1322) et de fonctionnement (2000 à 2600), au profit d’une structure plus claire et moderne. Les normes sont désormais réparties en cinq grands domaines regroupant quinze principes directeurs et un total de 52 normes. Cette nouvelle structuration vise une meilleure lisibilité et une attribution plus précise des responsabilités entre l’ensemble des parties prenantes. 

Les principes introduits s’inscrivent ainsi dans une logique de simplification, permettant la mise en place d’un cadre plus structuré, orienté vers l’action. Ils renforcent également la transparence et la collaboration entre les différentes parties prenantes du processus d’audit interne. 

Un rôle élargi pour les auditeurs  

Avec ces nouvelles normes, le rôle de l’auditeur interne ne se limite plus seulement à assurer le respect des règles et à garantir leurs conformités. Ce dernier endosse une mission élargie, visant à augmenter la performance organisationnelle des structures grâce à des fonctions de conseil et d’accompagnement. L’auditeur enfile dorénavant la casquette du “conseiller”. Un positionnement stratégique qui vise à mettre en avant la notion de “qualité” dans l’ensemble des interventions, faisant de l’auditeur un véritable soutien pour l’organisation. 

Cette évolution implique néanmoins un nouveau principe : la communication renforcée auprès de toutes les parties prenantes. Un nouveau rôle qui nécessite un dialogue permanent avec la direction générale et le conseil d’administration. En effet, une communication intensifiée améliorera la compréhension de l’ensemble de l’organisation et les auditeurs travailleront finalement dans l’intérêt général.  

Les nouvelles normes insistent particulièrement sur trois points clés concernant le rôle des auditeurs internes :  

  • Éthique et intégrité : L’auditeur doit avoir un comportement exemplaire, même dans les situations les plus complexes. Des formations spécifiques sont notamment recommandées. 
  • Performance et amélioration continue : L’audit interne doit désormais intégrer des objectifs clairs de performance tout en mettant en œuvre des mécanismes d’évaluation et d’amélioration constante. 
  • Gestion des risques : Les auditeurs devront systématiquement évaluer certains risques majeurs, comme la cybersécurité, qui constitue aujourd’hui une priorité stratégique pour l’ensemble des organisations. 

Un soutien renforcé de la direction 

Les nouveaux principes prévoient également une implication renforcée du conseil d’administration et de la direction générale pour accompagner l’audit dans la réalisation de ses missions. Leur soutien se traduit surtout par l’approbation des plans et des ressources de l’audit interne, mais aussi par des échanges réguliers. 

Des dispositions spécifiques selon le contexte 

Enfin, les normes prévoient des guides de mise en œuvre adaptés aux auditeurs internes du secteur public ainsi qu’aux petites fonctions d’audit. Ces adaptations garantissent une application cohérente et réaliste des principes, quel que soit le contexte. 

Un défi majeur pour le monde de l’audit 

Le déploiement de ces nouvelles normes représente un défi majeur pour les fonctions d’audit interne, qui devront s’adapter rapidement à ces principes naissants. Malgré tout, il s’agit d’une formidable opportunité pour les auditeurs de renforcer leur position stratégique au sein des organisations, tout en contribuant activement à leur performance. 

 

Ces évolutions ne révolutionnent pas les fondements de l’audit interne, mais elles permettent de s’adapter au contexte professionnel de plus en plus complexe. En allant au-delà de leur rôle traditionnel d’assureurs, les auditeurs internes deviennent de véritables conseillers stratégiques, permettant d’apporter une réelle valeur ajoutée aux organisations. En tout, ce sont donc près de 80 % des organisations ayant une fonction d’audit interne alignée sur les normes de l’IIA qui devront adapter leurs pratiques pour se conformer aux nouvelles exigences.