Avec la montée en puissance de l’automatisation et des nouvelles intelligences artificielles, bon nombre de collaborateurs comptables se demandent aujourd’hui ce que leur réserve l’avenir. Dans les cabinets comme en entreprise, les robots informatiques prennent de plus en plus de place menaçant ainsi de remplacer certaines tâches auparavant réalisées par des experts en comptabilité.
Une menace grandissante
Le secteur financier figure parmi les plus touchés par la vague de l’automatisation. Selon un rapport de McKinsey, jusqu’à 49 % des tâches dans les services financiers sont susceptibles d’être automatisées d’ici 2030. Cette automatisation concerne notamment les opérations comptables de base comme la collecte et la saisie de données, mais s’étend également à des domaines plus avancés comme la révision des comptes, la création de tableaux de bord, la gestion des notes de frais et même la préparation de documents juridiques.
L’intelligence artificielle permet également aux logiciels comptables d’apprendre et de s’adapter, rendant possible la détection d’anomalies ou la génération de rapports financiers complexes, souvent en quelques secondes. Par exemple, des logiciels tels que QuickBooks, Sage et Xero intègrent des fonctions d’automatisation permettant de réduire drastiquement le temps de traitement de certaines tâches répétitives.
Un robot, ça ne remplace pas un humain
Si l’automatisation présente une certaine menace pour les emplois de ce secteur, elle peut aussi être prise, à contrario, comme une véritable opportunité de productivité. Les entreprises qui investissent dans ces technologies constatent souvent une augmentation de leur productivité. Une étude menée par Deloitte révèle qu’une entreprise utilisant des outils d’automatisation dans la comptabilité peut observer une amélioration de sa productivité de plus de 20%. L’intelligence artificielle permet alors de réduire les tâches routinières pour que les comptables puissent se concentrer sur des aspects plus stratégiques ou sur le conseil clients.
Cette transformation du métier comptable vers des compétences plus analytiques est d’autant plus cruciale que les entreprises recherchent aujourd’hui des conseillers de confiance. Les robots ne peuvent pas comprendre les nuances des interactions humaines, les spécificités culturelles des entreprises, ou anticiper des besoins non exprimés par les clients. Ils ne peuvent pas les guider ni les aider à prendre la “vraie bonne décision”. En revanche, ils permettent d’alléger les charges administratives, donnant aux comptables plus de temps pour se consacrer à ces dimensions humaines et relationnelles qui ne seront jamais automatisables.
La pandémie du COVID-19 a d’ailleurs renforcé cette perception, en montrant l’importance des conseils avisés des comptables pour accompagner les entreprises dans leurs démarches d’aides financières, d’adaptation et de redressement.
S’adapter pour évoluer : la formation comme clé
Pour tirer parti des avantages de l’automatisation sans se laisser dépasser, il est essentiel pour les comptables d’apprendre à vivre avec. D’évoluer en même temps que le monde qui les entoure.
L’acquisition de nouvelles compétences stratégiques, analytiques ou encore relationnelles, devient essentielle. Le recours à la formation continue est alors l’une des solutions pour évoluer en même temps que la technologie et s’adapter aux nouveaux enjeux du métier. Des institutions comme l’Ordre des experts-comptables en France ont déjà anticipé cette mutation en proposant des programmes de formation et de certification dans des domaines comme la data science et l’intelligence artificielle. Par exemple, le Centre de Formation des Experts-Comptables propose désormais des modules pour former les comptables à l’utilisation d’outils analytiques et à la compréhension des enjeux de cybersécurité, deux compétences indispensables pour le futur de la profession.
La profession comptable n’est pas vouée à disparaître, elle doit simplement se réinventer. L’automatisation et l’intelligence artificielle redistribuent les cartes en permettant aux comptables de déléguer des tâches répétitives et de se recentrer sur des missions plus importantes, qui ne peuvent être exécutées par une machine. Le défi pour les comptables sera de rester flexibles, d’embrasser ces changements technologiques et de mettre en avant leur valeur humaine pour se montrer indispensables dans un monde de plus en plus automatisé.